C’est la classe.Une estrade et un grand tableau noir sur lequel la maîtresse a écrit une phrase de la leçon de morale que nous lisons ensemble tous les matins dès notre arrivée. Parfois debout, parfois assis. Nous avons chacun une place précise. Nous sommes répartis en fonction de nos résultats scolaires, ordonnés par rang. Nous occupons chacun un bureau pour deux, les élèves disposés en quinconce. La maîtresse nous arrange en colonnes qu’elle numérote. Sur la première rangée, la tête de classe, une fille, est installée au premier rang à côté d’une fenêtre donnant sur la rue ; la deuxième au deuxième rang est une fille, la troisième aussi, c’est moi, comme la quatrième et encore la cinquième. Le sixième, un garçon, est au premier rang de la deuxième colonne et ainsi de suite jusqu’au dernier élève – un garçon, toujours le même, qui est tout au fond de la classe dans la cinquième colonne. Les places peuvent changer. Une fois par semaine, le vendredi, il nous est demandé de compter nos bons points. Tous les quinze jours, la maîtresse distribue des billets de satisfaction aux élèves qui ont le mieux travaillé. Tous les matins nous lisons d’une même voix la leçon de morale, toutes les colonnes, tous les rangs, tous les élèves. C’est sur des cahiers estampillés au sceau de la République française que nous recopions cette phrase que nous devons apprendre par cœur.
À ma droite, au troisième rang de la cinquième colonne, il y a T. G., le plus jeune des frères d’une famille dont on parle beaucoup à l’école, en baissant la voix. C’est la famille la plus connue. Tous les enfants connaissent son frère aîné. Il a une jambe de bois, ce qui ne l’empêche pas de courir, je le sais bien, je l’ai vu. Je vois distinctement un caoutchouc noir émergeant du bas du pantalon, ce caoutchouc en lieu et place d’un pied, d’une chaussure.
Dans la cour de l’école parfaitement rectangulaire, il y a un rectangle plus petit, un abri aménagé en toilettes. On y entre par un couloir qui distribue six boxes sans porte. Se trouve dans chacun des boxes une cuvette sans abattant. Une chaîne pend pour qu’on puisse tirer la chasse. Nous les filles, nous nous « tenons la porte ». On la tient en se tenant debout jambes et bras écartés pendant qu’une autre urine et ainsi de suite. Nous passons la majeure partie de la récréation à être des portes l’une pour l’autre. On se ressemble. La colonne un, celle à côté de la fenêtre donnant sur la rue, va aux toilettes en se donnant la main. Nous sommes des filles pareilles. Roses. Bonnes élèves.
Un jour je ne dors plus. Je ne peux plus respirer. Cela devient une habitude. Je m’endors et me réveille en étouffant. Mon père passe de longues heures en me tenant la main, me raconte des histoires, me dit qu’il laissera la veilleuse toute la nuit s’il le faut mais que je dois dormir. Ma grande sœur partage la même chambre. Je pourrais l’imiter, prendre exemple, fermer les yeux.
Mes bons points ont disparu. Je ne peux pas le dire. Je les avais laissés dans le casier de mon banc et ne les retrouve plus. Je ne peux pas les compter, les remettre à la maîtresse, avoir un billet de satisfaction, peut-être un tableau d’honneur à la fin du trimestre. J’ai dû les perdre. L’aveu prendra des jours à arriver aux lèvres. Mon père me conseille d’en parler à l’institutrice, qu’elle m’aidera à les chercher, que nous les retrouverons. C’est obligé.
Tu as dû les ramener à la maison.
C’est propriété de l’école.
On a dû te les prendre, tu les as donnés ?
Ils ont été volés.
Dorénavant, tu mettras sur chacun d’eux tes initiales en tout petit,
fais attention.
Elle dit.
Je veux parler à T. G. Nous sommes sur la même rangée, séparés par trois colonnes. Je le regarde penché sur son cahier. La rue sur ma gauche a beaucoup moins d’attrait depuis que j’ai vu T. G. courir très vite autour du platane. Plus il court vite, plus son pantalon glisse sur ses hanches. Son sous-pull s’en échappe. Il court si vite que ses épaules libèrent sa veste, qu’elle tombe. J’ai beau m’essayer à la course, je ne perds jamais mon manteau.
Je veux parler à T. G. absolument. Quand je m’approche de lui, il se détourne ; quand je l’appelle, il ne répond que d’un regard. Il n’entre dans les toilettes que pour les traverser en faisant l’avion. Tout le temps, c’est avec son grand frère qu’il joue.
T. G. est allé au coin deux fois dans la même journée. Il a regardé un mur, les mains sur la tête pendant au moins deux fois dix minutes. En revenant de l’école ce jour-là, j’ai vu un très vieux monsieur qui marchait comme son grand frère, un genou très souple, une jambe qu’il traîne. Les vieux messieurs qui marchent ainsi ont perdu une jambe à la guerre, on me l’a dit. D’ailleurs, en allant et en revenant de l’école, je croise tous les jours un homme qui a perdu un bras, ça se voit à sa manche vide. Un autre, qui tient la crémerie du quartier, n’a qu’un œil. Tous ont fait la guerre.
Je ne dors plus. Mes récents bons points sont introuvables. Si je l’avoue tout de suite, mon père dira que ce n’est pas grave. Il ne me tiendra pas la main, ne me racontera pas des histoires une partie de la nuit, éteindra la veilleuse vers 3 heures. Je sais dorénavant lire l’heure. J’ai eu une montre qui peut aller dans l’eau. Je regarde fixement les aiguilles vertes sur un fond bleu marine. La nuit passe sans sommeil. Je n’ai plus de bons points, plus aucun à compter. Je n’irai pas voir la maîtresse car c’est rapporter. Ma mère me l’interdit.
T. G. n’est pas là quand la maîtresse me somme de venir au bureau pour remettre mes bons points. Elle m’appelle deux fois. Je trace des lignes, essaie de tenir la plume de mon stylo dans le bon sens, de ne pas faire de rature. Je souligne « Leçon de morale » en rouge. Je dois cependant me lever, aller vers son bureau les mains vides. J’ai mal à la tête, vacille. Je veux rentrer chez moi, ne plus jamais aller à l’école.
Aujourd’hui, le grand frère de T. G. est tombé dans la cour. Le caoutchouc s’est pris dans la grille du platane. Il a basculé en avant. J’ai entendu le choc. J’ai eu peur qu’il se casse l’épaule ou le bras mais il s’est relevé en souriant. Son petit frère ne vient plus à l’école depuis une semaine. Plutôt que son profil quand je regarde de son côté, je ne vois qu’un mur sur lequel nos dessins sont accrochés et des traces de peinture aux formes bizarres. Sans bon point, je dois rétrograder de deux rangs : cinquième et dernier banc de la première colonne.
Impossible de dormir. Quand je ferme les yeux, je vois un bout de bois, un pneu qui brûle, le visage de T. G., son frère qui tombe et la guerre. Je vois des bombes qui explosent. La guerre. Mon père, ma mère, ma sœur. La guerre. La guerre du frère de T. G. qui a pris la jambe d’un enfant et T. G. peut-être démembré puisqu’il ne revient pas. T. G. dans tous mes rêves à l’intérieur de moi, absent à l’école.
Je ne peux plus aller aux toilettes avec les filles. Mes bons points avec mes initiales ont été retrouvés dans le casier du premier et du deuxième rangs de la première colonne. Je ne tiens plus la porte, personne ne la tient pour moi. Les filles ne veulent plus que je joue avec elles. Je reste dans la cour à regarder courir les garçons. Un jour, je ramasse la veste du grand frère et la lui porte. T. G. doit rester à la maison parce qu’il tousse jusqu’au sang.
Nuits improbables, cauchemars. Je me réveille en sursaut, certaine de ne plus pouvoir bouger les jambes. J’appelle ma sœur qui appelle ma mère qui envoie mon père. Je ne peux plus avaler, les mots restent coincés dans la gorge. Les murs bougent, les placards crachent des secrets, les rideaux sont fantômes. J’ai mal. J’ai peur de ne plus parvenir à prononcer un mot, que ça m’étouffe encore, qu’on ne m’entende pas. Un médecin arrive dans la nuit, annonce une angine blanche, que je dois rester à la maison. Je cracherai du sang ?
La nuit reprend, fermée. Je dors enfin quand les parents vont au travail, quand ma sœur part au collège. La dame qui, d’habitude, vient me chercher à l’école s’occupera de moi toute la journée.
Du sixième étage, je regarde les voies ferrées de la petite ceinture qui longent tous les immeubles de la villa V. pour disparaître sous terre. Je saute d’un pavé à un autre, organise une marelle, construis un igloo avec les pavés. C’est bientôt Pâques. À l’une des extrémités donnant sur l’avenue, il y a un magasin de jouets tenu par deux sœurs demoiselles que je fréquente assidûment ; à l’autre, sur l’angle de deux petites rues, c’est l’unique boulangerie où les enfants peuvent piocher dans les bonbons avant de les mettre sur le comptoir. J’en mange trois sans payer.
Je joue à la savane dans de hautes herbes jaunies avec ma panthère noire d’Afrique, sous un soleil de plomb. Nous nous reposons à l’ombre d’un tipi des Indiens d’Amérique. J’ai un arc, une coiffe de chef, une plume de squaw mais les cheveux bien trop courts pour une tresse. Ma gorge va un peu mieux.
Teresa, la dame, me raconte des histoires fantastiques et effrayantes dans lesquelles dieu et diable coexistent violemment. Les filles mauvaises ont des enfants avec des animaux. Elle a vu un garçon mi-homme, mi-bête. C’est péché, c’est mal, il faut être une fille gentille. Je dois me reposer.
T. G. est revenu. Toujours au troisième rang de la cinquième colonne. Moi, j’ai encore dû changer de place, j’ai avancé de trois rangs, première colonne. Pour le regarder, je me retourne. Je n’écoute pas les leçons, ne veux surtout pas être en première ligne, j’ai besoin de bouger. Ma gomme tombe sans arrêt, la plume de mon stylo s’écrabouille. J’écris double. Je ne vois pas les enfants qui nous séparent même lorsqu’ils gesticulent. T. G. tousse encore un peu. Il va comme tous les jours au coin, les deux mains sur la tête. Il n’a pourtant rien fait.
Je n’aime pas ces filles. Je ne veux pas jouer à l’élastique avec elles. Dans les buissons séparant la cour des petits de celle des grands, je cherche des coccinelles et des chenilles. J’y retrouve le frère de T. G., son grand corps de biais. Le pantalon au bas effiloché laisse voir la jambe qui manque. Je note sur le tissu la trace des ourlets. Suis-je la seule à remarquer ses vêtements dans lesquels il se ratatine, qu’il grandit plus vite que sa jambe, qu’il court moins ? Je me plante à côté de lui des chenilles dans la poche, une coccinelle sur l’index prête à s’envoler.
Quand la directrice a interrompu la leçon en entrant dans la classe, ma mère la suivait. Elle m’a fait un signe de la main comme pour m’appeler mais c’est la maîtresse qui a crié mon prénom. Nous sommes sorties toutes les quatre dans le couloir. J’ai pleuré avant qu’on m’interroge. La honte. Les deux filles qui ont pris mes bons points vont-elles être punies ? Je n’en veux plus de ces bons points, jamais. Je préfère les donner, les jeter, les perdre, les brûler. Je ne veux pas les honneurs, l’excellence. La honte.
Mamie fera comme pour ma sœur. Pendant les grandes vacances, elle m’apprendra les divisions, les simples et puis celles à plusieurs chiffes, elle me dira comment déplacer la virgule. Je vais sauter une classe.
Je déteste l’école à part T. G. et son frère.
Mes parents pensent à me divertir. Au cirque de Moscou, ils me laissent me promener seule dans les coulisses et dans la ménagerie. J’ai vu douze tigres, des lions, des panthères. Je n’ai pas vu sa mère quand j’ai passé la main à travers les barreaux pour caresser l’ourson. J’ai juste entendu un cri, senti que j’étais soulevée du sol. Cette écuyère qui m’a sauvée m’a emmenée dans sa loge. J’ai reçu une petite fiole de parfum à moitié vide. Même odeur suave, entêtante que dans la pièce, une odeur de danger, de grands tigres, d’écurie, d’une femme que je ne verrai jamais plus puisque habitant de l’autre côté d’un mur. C’est elle qui me raccompagne dans le carré des invités pour prendre part au spectacle. Mes mains accrochées aux poignets, les poignets à mes bras. Tout entière.
Ne pas dormir, ça recommence. Les murs se rapprochent et se dilatent d’autant en une ample respiration. Mes doigts suivent les contours du papier peint, cherchent à caresser ou à trouver des formes. La jambe qui manque a-t-elle été croquée par un animal ? Sa peau noire vient-elle d’Afrique, cet autre côté de la mer, où il y a des animaux sauvages qui dévorent les enfants ? A-t-il été victime d’un félin, d’un ours, d’un crocodile ?
Ma sœur me dit ce que les parents répètent : toute personne née en France est française. Le frère de T. est un enfant, comme son frère, comme ses deux petites sœurs de la maternelle, comme le bébé que leur mère tient contre elle, né à Paris. Je ne sais pas. Ici dans la ville, il n’y a pas d’animaux qui arrachent des jambes, n’est-ce pas ? Y a-t-il de l’autre côté du mur, comme à Moscou, au cirque, des enfants noirs estropiés par des animaux, la guerre ?
Qui veut bien me répondre, découdre les points de ces nuits impossibles.
J’ai apporté la petite fiole de parfum à l’école. Je la laisse dans la poche de mon pantalon, me rassure de sa présence en la touchant d’un doigt. Elle m’est précieuse. Il y a dedans tout un dehors lointain, des murs, des animaux, des rencontres, des enfants perdus et des enfants sauvés, des adultes en habits de lumière qui montent sur des chevaux.
Dans la classe, tous les élèves debout ont dit d’une même voix « Il ne faut pas voler. » J’ai baissé la tête.
Je regarde T. G., lui fais signe. Ma règle tombe, ma gomme, mon crayon, je vais au coin.
Pas un mot de lui mais un petit sourire. Pendant les récréations, T. G. court toujours autour du platane si vite qu’il s’envole. Parfois, il grimpe à l’arbre. Il ne joue pas à chat avec les autres, ne se mêle à aucun 1, 2, 3, soleil. Je prends l’habitude de courir à côté de lui mais à distance pour ne pas le freiner. Dans la cour, il est grondé par des maîtresses qui ne le connaissent pas, qui l’interpellent par son nom de famille. C’est le seul.
(Enfin lui et son frère, ses petites sœurs, le bébé, ils ont tous un seul nom.)
La nuit se paralyse. Je me bats, me réveille. Une lutte permanente, j’ai peur de ce qui est. Je veux revoir l’ourson, Moscou, la savane des hautes herbes, tous les Indiens tués par les cow-boys, les chevaux de l’écuyère. Je veux qu’on me rende mes billes, ma petite fiole, les bons points. Je veux qu’on détruise le rang, les rangées, les colonnes.
Qu’on laisse les animaux !
Les scalps, les revolvers.
Je veux dire aux tigres qu’ils ne peuvent pas grignoter des enfants,
aux adultes qu’il faut cesser les guerres.
Toute la nuit, je me bats un bâton dans la main.
Le visage de T. G., ses yeux sombres, sa famille dont on ne parle qu’en baissant la voix. La peau noire. Leur nom qu’on hurle.
Il change de place. C’est le printemps. T. G. est désormais à la première rangée, colonne cinq. Il porte des lunettes et travaille mieux. Il nous arrive maintenant de nous sourire, enfin surtout moi. Son grand frère a quitté l’école. Dehors, dans cette cour entourée de murs. T. G. se bat et je fais comme lui à distance l’un de l’autre comme lorsqu’il courait autour de l’arbre. Je cogne mais la plupart du temps après lui, le même enfant, au même endroit. Un coup de pied dans le tibia en général. Nous courons et parfois nous roulons nos sept ans les uns sur les autres. Toujours des garçons. Toujours T. G. Toujours moi qui même parfois le devance. Un peu plus chaque jour, c’est lui qui me suit quand je donne le premier coup à un élève plus grand, à un autre de notre classe, à ceux qui insultent en douce et nous lancent des gros mots.
Mais c’est toujours T. G. qu’on punit dehors comme dedans.
Je ne peux pas le dire.
Il y a toujours eu cette poubelle noire près du portail. Une poubelle au moins mais sans doute plusieurs. Des poubelles qui étaient vidées tous les matins des restes de cantine. On ne pouvait pas s’en approcher. Elles étaient immenses et sales. Parfois, tout à côté du portail, on trouvait des épluchures au sol, des morceaux de viande à peine mâchés, des bris de verre. Des mouches dès qu’il faisait chaud. Je ne parviens pas à le dire. Quand on passait près d’elles, on se bouchait le nez en faisant des grimaces – ce qui nous faisait bien rire d’ailleurs, nos grimaces exagérées. La concierge de l’école les passait au jet après le passage des éboueurs et il fallait dire merci à l’éboueur qu’on connaissait et à la concierge qui connaissait tous les enfants. Cette poubelle était dans un coin de la cour ce jour-là, avec son gros couvercle par-dessus.
C’est la fin de l’année, il fait chaud. Même de loin, il y a cette odeur de gaz que libèrent les déchets, une odeur de goudron qui prend bien les narines.
Je ne sais pas comment c’est arrivé.
Nous avons joué ensemble pour la première fois et le jeu était simple. Vraiment jouer, pas taper. T. G. courait et je courais derrière lui à distance régulière et soutenue d’un bout à l’autre de la cour, d’un mur à l’autre, profondeur du terrain et largeur. Nous zigzaguions entre les enfants. Il y avait des cris, du bruit. On se rapprochait de plus en plus de la poubelle. T. courait devant comme à l’accoutumée. Les institutrices criaient encore plus que d’habitude, punissaient les élèves par petits groupes et, pour les séparer, les isolaient à l’arrêt autour d’elles.
Je ne sais pas comment dire.
T. G., ce copain avec lequel je m’amuse. Je ne pense plus à son frère, à ses jambes, à la guerre, ni aux colonnes et pas encore aux prix qu’on remettra bientôt. Dans notre course, nous faisons des petits cercles, des moyens puis des grands qu’on dessine et déclare escargot, la tête dans les nuages.
C’est une instit qui hurle.
T. G. qui tombe, pantalon déchiré, blessure au genou et le sang rouge.
T. G. assis par terre et pleurant.
C’est l’oreille de T. G. tout à coup pincée, tirée par de grands doigts.
C’est T. G. qui crie en se tenant le genou.
C’est T. G. traîné par l’oreille et poussé dans le dos.
C’est la cour qu’ils traversent jusqu’au grand portail.
Le couvercle de la poubelle se soulève.
T. G. est contraint de l’enjamber.
Comment dire ?
Thierry dans la poubelle et cette femme qui l’oblige à s’asseoir
comme si ça ne suffisait pas
à se recroqueviller
comme si ça ne se suffisait pas
reposant le couvercle pour enfermer Thierry.